Traversée du Parc de la Gaspésie

Seule au coeur de la Gaspésie

Voici une de mes aventures solo de l’été 2017!

C’est sur un coup de tête que j’ai décidé d’aller parcourir les 100 km de sentiers qui traverse le Parc de la Gaspésie.

Vivant une dépression depuis 2 mois, je me suis dis que j’avais le temps de le faire au lieu de continuer d’écouter une autre série Netflix. Me morfondre sur mon divan parce que je n’ai ni l’énergie ni le désir de faire autre chose. Mon cerveau me disant que je n’étais pas capable de rien accomplir… plutôt épuisant de se battre contre son cerveau!!!

Je me voyais bien aller vaincre ma peur des ours en allant chanter en nature, croiser des dizaines de randonneurs et échanger un souper avec d’autres hikers dans le confort des refuges de la SÉPAQ.

 

Jour 1: C’est ainsi que la navette quitte le Centre de Découvertes et de Services de l’accueil du Mont-Albert et s’enfonce dans la forêt dense du parc. Le chauffeur me parle donc des ours, des cougars et des lynx du parc…. je capote intérieurement! Il me dépose au refuge de la Chouette avec deux autres randonneurs d’une cinquantaine d’années. En bonne compagnie, et rassurée de ne pas être totalement seule, nous avons tous les trois comme objectif de parcourir les 3 petits kilomètres qui nous séparent du Mont Logan. Petite randonnée de 3.5 km à l’aller, facile avec un ciel magnifiquement dégagé.

Magnifique première journée dans le parc. Le lendemain, je me lève tôt puisque j’ai à parcourir 17 km! La plus grande distance que j’avais parcouru jusqu’à cette date était de 12 km. Un beau défi m’attendait…. seule en plus!

 

Jour 2: Je prends donc mon courage à deux mains et je parcours ces fameux 17 km qui me séparent du refuge du Huard. Je croise des paysages de toute beauté, je me tape sur la tête parce que je ne suis pas plus en forme, je marche dans un sentier de merde d’orignal, j’ai peur de voir des orignaux, je suis complètement seule! Il faisait chaud en cette fin du mois de juin dans le parc de la Gaspésie, ce qui me fait rêvé d’une bonne bière blanche bien froide… MIAM! Mais non, les seules récompenses que j’aie amenées avec moi sont des papayes séchées et des sacs de nourriture lyophilisée (je prends donc note de mettre plus de cochonneries dans mes boîtes de dépôt pour mes futures aventures: Bière, vin, bonbons, chocolat, thé glacé… n’importe quoi!!!)

 

 

 

 

 

 

 

Je viens de vivre une journée tout en solitude et je suis bien surprise de m’apercevoir que le prochain refuge est envahi par environ 10 personnes! Première chose qu’ils m’offrent lors de mon arrivée: une bonne bière! Je n’en reviens pas! Une bonne bière fraîche qui a traîné dans le ruisseau une partie de l’après-midi, les êtres humains sont merveilleux!!! Petite baignade dans le lac, petit souper et gros dodo pour mes petites cuisses en feu!

 

Jour 3: Le lendemain matin, c’est un nouveau départ… pluvieux… vers le refuge la Mésange. La journée de la veille m’a épuisé, non pas les 17 km à parcourir, mais plutôt la peur des animaux irrationnelle qui vient envahir mon cerveau et dont je suis INCAPABLE de me débarrasser! La peur accélère mon rythme cardiaque et je marche en étant constamment en état d’anxiété… Difficile d’en profiter je vous dirais! Je décide donc de parcourir 6 km au lieu de 12 km sur les crêtes, de toute façon, je n’aurais rien vu avec tout ce brouillard! J’arrive donc tôt au refuge et en profite pour faire sécher mon stock sur le bord du feu. Cette journée a été pénible!!!!!!!!! Essayer de faire passer le temps plus vite, essayer de ne pas avoir toutes les pensées négatives que mon cerveau m’envoie (à cause de la fameuse dépression), essayer de ne pas penser qu’il n’y a personne à plusieurs kilomètres derrière et devant moi. Je ne suis définitivement pas une fille de solitude, lire, écrire, jouer aux cartes, tuer des mouches, tourner mes bas de côté devant le foyer… OUF! C’est malgré tout un très beau refuge avec une très belle vue à 360 degré sur les conifères!

 

Jour 4 : Je me lève tranquillement, me souvient qu’une souris m’ait marché sur le pied pendant la nuit, mange mes céréales, prépare mon stock pour partir quand… UN ORIGNAL DANS MA FENÊTRE!!!!!! Wow, quel moment magique j’ai pu vivre en tête à tête avec cette bête magnifique! J’ai peur parce qu’elle se dirige exactement là où je dois aller marcher, mais avec du recul, je me rends compte à quel point j’ai pu vivre un moment privilégié. La vie a décidé de me faire voir un animal pendant que je me sentais en sécurité entre 4 murs et non pas pendant que je marchais dans le sentier, c’est tout de même bien fait la vie!

Bref, avec la peur au ventre, je dois continuer afin de me rendre à l’accueil Cascapédia, une autre grosse journée de 15 km. Le combat psychologique et la peur continuent de faire leur oeuvre tout au long de la journée. J’ai une honte terrible d’abandonner un aussi beau projet, mais la peur prend tellement de place que je n’arrive même pas à profiter de mon aventure. Je vis toute sorte d’émotions au cours de cette journée, je vois d’autres paysages magnifiques, entre autre en me rendant sur le Pic du Brûlé, des montagnes grandioses qui m’entourent, un sentier qui longe une falaise, un paysage de montagnes et de forêt qui s’étend jusqu’au fleuve. Je me remplis les yeux de beautés et j’arrive au Lac Cascapédia.

Je réussis à trouver un garde parc qui retourne à l’accueil du Mont-Albert pour me ramener, je vais prendre une douche et c’est ainsi que l’aventure se termine! Je regarde le Mont-Albert en reprenant la route et lui promet de venir retenter la grande traversée l’an prochain. Je me sens hyper mal d’abandonner, mais en même temps soulagée de ne plus vivre ma modite peur des animaux. J’aimerais bien m’en débarrasser d’ailleurs, je n’aurai pas le choix d’affronter un de ces jours!

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